Les forfaits mobiles débordent de gigas inutilisés, mais cela pourrait bientôt changer. L’Ademe envisage une tarification progressive de la data, avec un possible projet de loi à la clé selon Le Parisien. Une réforme qui pourrait bouleverser le marché des télécoms et encourager une consommation plus responsable.
Une surenchère de gigas qui frôle l’absurde
Les opérateurs télécoms rivalisent d’offres toujours plus généreuses : 100, 200, voire 350 Go par mois. Pourtant, selon l’Arcep, la consommation moyenne des Français n’atteint que 17 Go. « Cette inflation des gigas est purement marketing », estime Renaud Kayanakis, expert en télécoms.
Les abonnés, souvent peu conscients de leur consommation réelle, choisissent par précaution des forfaits surdimensionnés. Un modèle qui sert les intérêts des opérateurs, en justifiant des prix plus élevés et en limitant la baisse des tarifs.
Un modèle unique en France, à rebours du reste du monde
Dans de nombreux pays, la data est facturée en fonction de l’usage réel. En France, à l’inverse, l’accès quasi illimité à l’Internet mobile est devenu la norme. Pourtant, ce modèle a un coût écologique.
Selon une étude de l’Arcep et de l’Ademe, le numérique représente 4,4 % de l’empreinte carbone française, et près de la moitié provient de l’usage des données mobiles. « La 4G et la 5G ont un impact dix fois supérieur au Wi-Fi », alerte Mathieu Wellhoff, responsable sobriété numérique à l’Ademe.
Un projet de loi pour faire évoluer les pratiques
Face à ces enjeux, l’Ademe planche sur une réforme majeure : une tarification progressive des forfaits, qui pourrait donner lieu à un projet de loi. L’objectif ? Inciter les abonnés à ajuster leur consommation et privilégier le Wi-Fi lorsqu’ils en ont la possibilité.
« Si les forfaits deviennent plus granulaires, les consommateurs adapteront leur comportement », explique Renaud Kayanakis. Une telle mesure permettrait de limiter le gaspillage de gigas, tout en allégeant la facture des abonnés.
Mais les opérateurs ne sont pas enclins à prendre cette initiative eux-mêmes. Une régulation pourrait donc être nécessaire pour rééquilibrer le marché. Reste à voir si cette réforme, encore en réflexion, deviendra réalité dans les prochaines années.
Xavier Niel catégorique
Le fondateur a de Free qui a fortement contribué à l’envolée du volume d’internet mobile en France avec Free Mobile a un avis assez tranché sur le projet :
Dans un tweet effacé, il se montre même un peu provoquant :
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