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5G : les enchères auront lieu demain dans un contexte polémique

Ce mardi 29 septembre auront les enchères pour la 5G, mais ce nouveau réseau ne fait pas l’unanimité auprès du grand public et certains opérateurs ont des craintes économiques.

La vente aux enchères des fréquences 5G démarre demain et suite à cette nouvelle étape, un lancement commercial se fera d’ici la fin de l’année. Mais cela intervient dans un contexte particulièrement polémique.

Au mois de février 2020, les quatre principaux opérateurs français se sont portés candidats pour déployer la 5G : Bouygues Télécom, Free, Orange et SFR. C’est maintenant au tour de la vente aux enchères des fréquences d’avoir lieu demain.

Comme le rapporte le quotidien Les Echos, les opérateurs télécoms vont signer un chèque d’au moins 2,2 milliards d’euros à l’État pour avoir de nouvelles fréquences radio, et ce pendant au moins quinze ans. Grâce à ces fréquences et dès le lancement de la 5G fin 2020, les débits pour les abonnés 5G seront beaucoup plus élevés et de nouveaux services verront également le jour : cloud computing, objets connectés, domotique, jeux interactifs, télémédecine, véhicules autonomes, villes connectées, etc.

Un réseau contesté

Mais des mouvements de contestation de la part des associations d’électrosensibles et de scientifiques s’opposent à cette nouvelle technologie, soutenant la lutte contre le changement climatique et ses potentielles conséquences sur la santé et la biodiversité, mais s’indignant également de l’absence de moratoire sur son déploiement et ses objectifs.

Pour le spécialiste Stéphane Lelux, du cabinet Tactis : “C’est un débat franco-français. On ne connaît pas de telle flambée de contestation ailleurs”. Et cela s’expliquerait selon lui par les élections qui ont eu lieu il y a peu, mais également par les prochaines.

En effet, de nombreux maires écologistes ou de gauche expriment régulièrement leur avis sur la 5G et une récente tribune signée par 70 élus dans le JDD demande notamment un moratoire sur ce réseau jusqu’à l’été 2021, afin d’établir “un débat démocratique décentralisé sur la 5G et les usages numériques”, et le temps que le rapport de l’Anses (agence nationale de sûreté sanitaire) soit disponible.

La 5G fait également débat par rapport aux risques sanitaires des effets des ondes. Pour le moment, aucune étude scientifique n’a montré d’impact sur la santé, mais les inquiétudes subsistent chez certains. Dans ce climat d’opposition tendu, les opérateurs télécoms et les politiciens défendent la 5G. Emmanuel Macron a d’ailleurs récemment comparé les anti-5G à des Amish : “J’entends beaucoup de voix qui s’élèvent pour expliquer qu’il nous faudrait relever la complexité des problèmes contemporains en revenant à la lampe à huile. Je ne crois pas au modèle Amish.”

Un coût chez les opérateurs

Du côté des opérateurs, les avis sont mitigés. Comme le rappelle Les Echos, le PDG d’Orange affirmait sur France Inter : “Si on peut le faire, oui, nous lancerons nos offres 5G avant la fin de l’année” et d’ajouter quelques jours après au micro d’Europe 1 : “la 5G n’est même pas dans notre intérêt. A court terme, cela va surtout coûter très cher aux opérateurs”…

Huawei
Source : Huawei

Après avoir acheté leurs fréquences, les quatre principaux opérateurs français vont en effet devoir déployer leurs réseaux 5G et cela s’élèvera en milliards d’euros. Certains opérateurs comme Bouygues Télécom devront même remplacer les équipements du chinois Huawei. L’opérateur de Martin Bouygues a ainsi expliqué qu’il devrait démonter les 3000 antennes Huawei.

Rappelons que l’agence nationale de sécurité des systèmes d’information doit approuver les déploiements d’antenne et les opérateurs qui n’utilisent pas d’antenne Huawei, tels qu’Orange et Free, sont invités à ne pas le faire. Pour ce qui est de Bouygues Télécom et SFR (la moitié de leur réseau est confiée à l’équipementier chinois), ils n’ont eu que des autorisations limitées pour déployer le matériel de Huawei, en-dehors des centres-villes et pour des durées allant de 3 à 8 ans, comme le rappelle Les Echos.

Il pourra alors être difficile pour les opérateurs de monétiser la 5G en raison de ce contexte et du prix des enchères ; ils pourraient donc augmenter le prix de leurs offres mobiles par exemple.

Les enchères 5G se tiendront bien demain

Pour rappel, les opérateurs ont déjà obtenu chacun un bloc de 50 MHz dans la bande allant de 3,4 à 3,8 GHz, au prix fixe de 350 millions d’euros. Les enchères 5G qui auront lieu demain leur permettront de se départager les 110 MHz restants, et l’État espère encaisser 2,2 milliards d’euros au minimum.

Le marché de ce nouveau réseau particulièrement attendu des industriels, ne se matérialisera qu’après 2023. Dans tous les cas, les opérateurs, l’autorité de régulation et le parti politique en place ne souhaitent pas attendre davantage pour cette vente aux enchères, qui devait initialement avoir lieu au mois d’avril mais reportée à demain en raison de la crise sanitaire.

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