L’Union européenne a intensifié ses efforts pour contraindre Apple et Google à se conformer à son Digital Markets Act (DMA), une législation visant à limiter le pouvoir des géants de la tech et à favoriser une concurrence plus équitable. Bruxelles a détaillé les mesures qu’Apple doit mettre en place pour ouvrir son écosystème aux appareils concurrents, tandis que Google est accusé de favoriser ses propres services dans les résultats de recherche.
Apple sommé d’ouvrir son écosystème aux concurrents
La Commission européenne a précisé les ajustements qu’Apple doit effectuer pour garantir une meilleure interopérabilité des appareils tiers avec son système iOS. Cela inclut un accès élargi aux notifications, au partage de fichiers de type AirDrop et au streaming AirPlay pour les appareils concurrents.
Les fabricants de montres connectées et de casques devront également bénéficier des mêmes privilèges que les produits Apple, notamment l’accès aux notifications iOS et aux fonctionnalités d’appairage automatique. En d’autres termes, les technologies jusqu’ici réservées aux produits de la marque devront être accessibles à tous.
Apple a vivement critiqué ces obligations, affirmant qu’elles ralentiront son innovation et nuiront aux utilisateurs européens. « Ces décisions nous plongent dans la bureaucratie et nous obligent à offrir gratuitement nos nouvelles fonctionnalités à des entreprises qui ne sont pas soumises aux mêmes règles », a déclaré la société dans un communiqué.
Google sous le feu des critiques pour favoritisme
De son côté, Google est accusé de ne pas respecter pleinement les exigences du DMA, malgré certains ajustements comme la suppression des résultats de recherche favorisant ses propres services de vols. L’UE reproche au moteur de recherche de continuer à privilégier ses plateformes, telles que Google Flights et Google Shopping, au détriment des alternatives concurrentes.
Autre point de friction : la Commission estime que Google restreint encore la capacité des développeurs d’applications à rediriger les utilisateurs vers des offres plus avantageuses en dehors du Google Play Store. En réponse, Google a défendu ses pratiques, affirmant que les nouvelles exigences de l’UE risquent de rendre les recherches moins efficaces et de réduire le trafic vers les entreprises européennes.
Vers des sanctions financières ?
À ce stade, aucune amende n’a encore été prononcée, mais les deux entreprises risquent de lourdes sanctions si elles ne se conforment pas aux exigences de la Commission. Google pourrait faire face à une amende pouvant aller jusqu’à 10 % de son chiffre d’affaires annuel mondial.
Un dossier qui ravive les tensions avec Washington
Cette nouvelle offensive de l’UE contre Apple et Google pourrait exacerber les tensions avec les États-Unis. L’administration Trump a déjà critiqué les règles européennes sur les marchés numériques, y voyant une forme de discrimination contre les entreprises américaines. La Maison-Blanche a même menacé de prendre des mesures de rétorsion si ces régulations venaient à pénaliser les géants technologiques américains.