Le réseau social de Mark Zuckerberg vient de recevoir une plainte de Reporters sans frontières (RSF) qui l’accuse d’avoir des “pratiques commerciales trompeuses” et de mentir sur ses engagements.
Ce n’est pas la première fois que Facebook doit faire face à la justice, et à présent c’est RSF qui veut dénoncer Facebook concernant “la prolifération massive de haine en ligne et de fausses informations”. L’ONG, qui a déposé plainte ce 22 mars 2021, estime que le réseau social se contredit entre ses engagements et la réalité de son fonctionnement.
Les engagements de Facebook reposent “sur des allégations mensongères”
D’après Reporters sans frontières, qui s’appuie sur des constats d’huissier, des témoignages et des citations d’anciens salariés chez Facebook, les engagements du réseau social auprès des consommateurs “reposent largement sur des allégations mensongères”. Pour l’ONG, Facebook laisse se propager la désinformation et la haine (en général et contre les journalistes) et cela est contraire avec ses conditions générales d’utilisation mais aussi avec ses campagnes publicitaires.
RSF souhaite dénoncer un “phénomène généralisé à l’échelle planétaire” en déposant plainte en France puisque le droit de la consommation y est particulièrement adapté. Il faut dire que le réseau social de Mark Zuckerberg enregistre 38 millions d’utilisateurs dans l’Hexagone, dont 24 millions d’utilisateurs uniques quotidiens. Mais les conditions de Facebook sont les mêmes partout dans le monde et une décision de justice en France pourrait avoir un impact au niveau global, d’après l’ONG.
“La réalité est toute autre”
L’entreprise américaine explique dans ses CGU mais aussi dans ses différentes campagnes, qu’elle s’engage à maintenir un environnement sûr et qu’elle interdit et limite significativement la diffusion d’informations illégales ou trompeuses. Or pour Reporters sans frontières, “la réalité est toute autre”.
Le projet de lutte contre la désinformation en ligne, First Draft, a établi que Facebook constitue le principal foyer des théories conspirationnistes autour des vaccins pour les communautés francophones. Le German Marshall Fund a d’ailleurs comptabilisé 1,2 milliard d’interactions avec des sites trompeurs sur le réseau social au cours du dernier trimestre 2020. Mais ce n’est pas tout pour RSF, qui évoque également une étude commandée par l’UNESCO qui identifiait Facebook comme “la moins sûre des grandes plateformes”.
RSF fournit deux constats d’huissier en matière de lutte contre la haine en ligne sur Facebook, qui concernent Charlie Hebdo, Quotidien, et le journal L’Union. L’organisation fournit également deux autres constats d’huissier pour ce qui est de la désinformation sur le célèbre réseau social. Ils portent sur des contenus de désinformation sur le Covid “ayant une portée considérable” et qui ne sont pas signalés par Facebook : notamment des mises en ligne de la vidéo complotiste Hold-up et d’un film sur le Covid intitulé Manigances-19, ainsi qu’une publication comportant un lien vers une vidéo intitulée Claire Edwards membre de l’ONU dénonce le génocide planifié du Covid-19.
Affaire à suivre…