La Suède semble se soucier de sa sécurité nationale et a rejoint de nombreux autres pays du monde sur le sort de la Chine et du déploiement de la 5G. En effet, le pays vient de bannir les équipementiers Huawei et ZTE de son territoire. Il prévoit de démanteler les infrastructures installées par les deux sociétés dans le cadre de la 5G d’ici le 1er janvier 2025.
La Chine avance que c’est une mauvaise décision de la part du pays européen et demande à ce dernier de reconsidérer sa décision pour assurer les bonnes relations entre les entreprises chinoises et les entreprises suédoises.
La décision a été rendue ce mardi 20 octobre par l’autorité chargée de l’appel d’offres en Suède. Le régulateur des télécoms suédois PTS avance se plier aux demandes des forces armées et des services de sécurité du pays, concernant l’éviction de Huawei et ZTE des réseaux 5G en Suède.
La Suède se méfie de la Chine et agit
Le dirigeant du service de la sûreté de l’Etat de Suède, Klas Friberg, décrit les deux sociétés chinoises comme “l’une des plus grandes menaces pour la Suède”.
“Les nouvelles installations dans les fonctions centrales pour l’usage radio des bandes de fréquences doivent être menées sans les fournisseurs Huawei ni ZTE. Si des infrastructures existantes dans les fonctions centrales devaient être utilisées pour offrir des services dans les fréquences concernées, les produits Huawei et ZTE devront être enlevés le 1er janvier 2025 au plus tard.“
Communiqué de la PTS (régulateur des télécoms suédois)
Et le pays européen n’a pas tardé à agir en annonçant officiellement le bannissement de tous les équipements et de toute intervention de Huawei et ZTE.
La Chine veut faire rebrousser chemin à la Suède
Mais l’Empire du milieu n’apprécie pas cette décision de demande au gouvernement suédois d’annuler l’éviction de Huawei et de ZTE. Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères chinois, Zhao Lijian, a tenu ces mots lors d’une conférence de presse :
“La Suède devrait maintenir une attitude objective et juste, et corriger sa mauvaise décision, afin d’éviter d’avoir un impact négatif sur la coopération économique et commerciale entre la Chine et la Suède et sur les activités des entreprises suédoises en Chine.”
Zhao Lijian
Le porte-parole adopte ainsi un ton assez menaçant pour espérer mettre la pression au gouvernement suédois afin que ce dernier annule sa décision.
Huawei en profite pour démentir une fois de plus les accusations d’espionnage dont il fait une nouvelle fois l’objet. Pas plus tard qu’aujourd’hui 15h, Richard Yu (patron de la division grand public de Huawei) a profité de sa conférence de présentation des Mate 40 pour évoquer quelques mots sur les sanctions américaines et les accusations d’espionnage. Il a ainsi avancé que les données de ses utilisateurs étaient protégées et veut insister sur la sécurité dans l’écosystème Huawei.
La Suède rejoint la France et le Royaume-Uni
Mais la Suède n’est pas le seul pays européen à se méfier des équipementiers chinois. Le Royaume-Uni a en effet banni Huawei de ses réseaux 5G et supprimera tous ses équipements réseau d’ici 2027.
En France, Huawei n’est pas officiellement banni du territoire, mais l’Anssi (Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information) met en place des restrictions auprès des opérateurs de télécoms et empêchera le renouvellement des autorisations complémentaires sur les antennes du fabricant chinois. Comme l’avance PhonAndroid, cela entraînera la disparition des équipements Huawei d’ici 2028 dans l’Hexagone.
Il faudra alors attendre de voir si la Suède campe sur ses positions ou fait entendre raison à la Chine.