Vodafone vient d’accomplir une avancée majeure dans le domaine des télécommunications en réalisant le premier appel vidéo par satellite à l’aide d’un smartphone standard. Cette innovation, rendue possible grâce à son partenariat avec AST SpaceMobile, vise à éliminer les zones blanches et à offrir une connectivité universelle. L’opérateur prévoit un déploiement progressif de ce service en Europe dès la fin de 2025.
Un appel historique depuis les montagnes du Pays de Galles
L’ingénieur de Vodafone, Rowan Chesmer, a effectué cet appel historique depuis une région reculée des montagnes galloises, sans couverture réseau traditionnelle. La PDG de Vodafone, Margherita Della Valle, a reçu l’appel depuis le siège de l’entreprise à Newbury, au Royaume-Uni. Cette démonstration prouve que les smartphones ordinaires peuvent accéder aux communications satellitaires sans nécessiter de matériel spécialisé.
« Nous utilisons le seul service satellitaire capable d’offrir une expérience mobile complète avec un appareil classique, allant des appels vocaux aux transmissions vidéo », a déclaré Della Valle.
Une technologie soutenue par AST SpaceMobile
Le service repose sur les cinq satellites BlueBird d’AST SpaceMobile, placés en orbite basse terrestre. Ces satellites permettent des vitesses de transmission allant jusqu’à 120 Mbps, surpassant les solutions existantes qui se limitent souvent aux messages d’urgence.
Vodafone n’est pas le seul investisseur dans AST SpaceMobile. Des géants comme AT&T, Verizon et Google soutiennent également cette technologie qui pourrait révolutionner l’industrie mobile.
Un marché en pleine compétition
Les opérateurs mobiles et les fabricants de smartphones rivalisent pour déployer des services satellitaires afin de combler les lacunes de couverture. Apple permet déjà aux iPhones de contacter les services d’urgence via satellite, tandis que T-Mobile et SpaceX testent un service de messagerie par satellite avec le réseau Starlink et l’Europe n’est pas en reste avec l’initiative de l’ESA (Agence spatiale européenne).
L’enjeu majeur reste l’adoption commerciale et la réglementation. L’Ofcom, l’autorité britannique des télécommunications, prévoit de consulter sur la réglementation de ces services en 2025. De plus, AST SpaceMobile devra déployer davantage de satellites pour assurer une couverture fiable et continue.
Les défis de la multiplication des satellites
Si cette avancée est saluée comme une révolution technologique, elle soulève également des inquiétudes. Les astronomes craignent que la prolifération des satellites en orbite basse n’entrave l’observation du ciel et la détection des astéroïdes dangereux.
L’astronaute britannique Tim Peake, présent lors de l’événement, a reconnu l’importance de réguler et de gérer l’espace tout en tirant parti de ces technologies pour améliorer les communications.
Vers une connectivité universelle ?
Vodafone ambitionne de généraliser cette technologie pour couvrir les zones rurales et isolées. L’opérateur insiste sur le fait que le service satellitaire viendra compléter les infrastructures existantes, et non les remplacer.
Bien que le prix de ce service n’ait pas encore été communiqué, une étude de CCS Insight révèle que près de la moitié des consommateurs britanniques pourraient être prêts à payer pour une connectivité satellite. Cependant, deux abonnés sur cinq se montrent réticents à payer un supplément.
Le lancement commercial est prévu d’abord au Royaume-Uni avant un déploiement plus large en Europe en 2026. Cette avancée pourrait bien transformer l’avenir des communications mobiles en rendant la connectivité réellement accessible partout.