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Samsung en danger de mort ? Le président sonne l’alerte

Lee Jae-yong, président de Samsung Electronics, a lancé un avertissement sévère à ses cadres dirigeants, soulignant que l’entreprise traverse une crise sans précédent. Il a exhorté les responsables à adopter un état d’esprit de « vie ou de mort » pour surmonter les défis actuels et restaurer l’esprit de compétitivité de Samsung.

Lors d’un séminaire avec les cadres du groupe, Lee a exprimé son inquiétude face à la perte de la « ténacité » qui caractérisait autrefois Samsung. « Ce n’est pas la crise elle-même qui importe, mais notre façon de la gérer. Nous devons investir dans l’avenir, même si cela signifie sacrifier les profits à court terme », a-t-il déclaré dans un message vidéo.

Des difficultés sur plusieurs fronts

Samsung est confronté à une série de défis majeurs. Dans le secteur des semi-conducteurs, il accuse un retard sur SK Hynix dans le développement des mémoires HBM de nouvelle génération. De plus, son activité de fonderie peine à rivaliser avec le leader du marché, le taïwanais TSMC.

Les performances financières du groupe reflètent ces difficultés. Lors du dernier trimestre 2024, la division des fonderies de Samsung a enregistré des pertes de plus de 2 000 milliards de wons (environ 1,4 milliard de dollars). De plus, son action a progressé de seulement 8 % depuis le début de l’année, contre une hausse de 20,6 % pour SK Hynix.

Le déclin de Samsung s’observe aussi dans d’autres secteurs stratégiques. En 2024, sa part de marché mondiale dans les téléviseurs est passée de 30,1 % à 28,3 %, tandis que celle des smartphones a chuté de 19,7 % à 18,3 %. Même dans le segment des mémoires DRAM, où il est historiquement dominant, Samsung a perdu du terrain, passant de 42,2 % à 41,5 %.

Vers une réorganisation stratégique

Face à cette crise, Samsung envisage une restructuration interne majeure. La direction a déjà mis en place des comités de réflexion pour redéfinir la stratégie du groupe. L’un des enjeux clés est la reconstitution d’un « contrôle centralisé » pour piloter la transformation de l’entreprise.

Historiquement, Samsung s’est appuyé sur un organe stratégique central, qui a été démantelé en 2017 à la suite d’un scandale politico-financier. Toutefois, avec l’accélération de la crise, des voix s’élèvent en interne pour rétablir une structure capable de coordonner les décisions stratégiques et d’éliminer les obstacles à la communication interne.

Dans cette optique, le groupe renforce son équipe de planification des affaires futures, dirigée par Kim Min-sung, un ancien cadre de McKinsey. Ce département, directement rattaché au PDG, est chargé d’identifier les nouveaux moteurs de croissance, notamment dans les domaines de l’intelligence artificielle, des semi-conducteurs et des biotechnologies.

Un appel au sursaut

Pour galvaniser les cadres, Samsung a distribué des plaques en cristal portant l’inscription : « Des talents Samsung forts en temps de crise, experts en renversement de situation et féroces en compétition. » Ce message illustre la volonté de l’entreprise de raviver son esprit combatif et d’amorcer une transformation profonde pour retrouver sa place de leader.

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