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WhatsApp ciblé par un logiciel espion israélien : ce qu’il faut savoir

WhatsApp, la célèbre application de messagerie appartenant à Meta, a récemment révélé que 90 de ses utilisateurs avaient été la cible d’un logiciel espion développé par la société israélienne Paragon Solutions. Parmi les victimes figurent des journalistes et des membres de la société civile, suscitant de vives inquiétudes quant à l’utilisation de ces outils de surveillance.

Une attaque furtive et sophistiquée

D’après WhatsApp, l’attaque a été réalisée grâce à un piratage de type « zero-click », c’est-à-dire qu’aucune action de la part des utilisateurs n’était nécessaire pour que leurs appareils soient infectés. Le logiciel espion utilisé, baptisé Graphite, permet une prise de contrôle totale des smartphones infectés, y compris l’accès aux messages envoyés via des applications chiffrées comme WhatsApp et Signal.

Les attaques ont été détectées en décembre et WhatsApp affirme avoir rapidement réagi pour en limiter l’impact. Les utilisateurs concernés ont été informés, bien que leurs identités et leurs localisations précises n’aient pas été dévoilées.

Paragon Solutions dans le viseur

Paragon Solutions, la société à l’origine du logiciel espion, se présente comme une entreprise spécialisée dans la cybersécurité et la lutte contre la criminalité. Pourtant, plusieurs experts dénoncent l’utilisation abusive de ces outils de surveillance par des gouvernements à des fins de répression.

Fondée par l’ancien Premier ministre israélien Ehud Barak, Paragon a récemment été rachetée par le fonds d’investissement américain AE Industrial Partners pour 900 millions de dollars. Malgré ses prétentions à être une entreprise éthique, cette nouvelle affaire remet en cause son engagement à respecter les droits fondamentaux.

WhatsApp prend des mesures

Face à cette intrusion, WhatsApp a envoyé à Paragon Solutions une lettre de mise en demeure et envisage d’autres actions judiciaires. La société affirme vouloir protéger la confidentialité des communications de ses utilisateurs et appelle à une réglementation plus stricte des logiciels espions commerciaux.

John Scott-Railton, chercheur au sein du Citizen Lab, un groupe de surveillance canadien spécialisé dans la cybersécurité, a déclaré que cette affaire illustre à quel point les logiciels espions se répandent et sont utilisés à des fins préoccupantes.

Une menace persistante pour la vie privée

L’industrie du logiciel espion commercial est de plus en plus décriée. Des outils similaires à Graphite, comme le tristement célèbre Pegasus de la société la encore israélienne NSO Group, ont déjà été utilisés pour espionner des journalistes, des militants et même des responsables gouvernementaux.

Les révélations de WhatsApp viennent s’ajouter à une série de scandales qui montrent que les logiciels espions ne sont pas seulement utilisés pour lutter contre le crime, mais aussi pour surveiller illégalement des personnes jugées gênantes.

Vers une réglementation plus stricte ?

Les gouvernements et les grandes entreprises technologiques, comme WhatsApp, demandent un encadrement plus strict de ces outils de surveillance. Aux États-Unis, l’administration Biden a restreint l’utilisation des logiciels espions par le gouvernement fédéral, mais le combat contre ces pratiques demeure un défi mondial.

L’affaire Paragon pourrait relancer le débat sur la nécessité d’un cadre légal international pour réguler l’utilisation des logiciels espions et protéger la vie privée des citoyens.

Restez informés et prudents : évitez d’ouvrir des fichiers suspects et mettez régulièrement à jour vos applications de messagerie pour bénéficier des dernières protections de sécurité.

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