Ce mardi 21 juillet, le ministre de l’Économie Bruno Le Maire a pris la parole sur France Info concernant le sort de Huawei pour le déploiement de la 5G en France.
Comme l’avance le ministre, le gouvernement n’a pas souhaité exclure Huawei du territoire pour la 5G. Les opérateurs des télécoms pourront alors s’équiper, s’ils le souhaitent, chez le géant chinois. Toutefois, les deux entités se montrent réticentes face à l’idée de collaborer avec Huawei et recommandent aux opérateurs de ne pas le faire.
Pour rappel, les premières autorisations ont été données par l’Anssi et Matignon ce lundi 20 juillet. Elles visent à réguler les équipementiers autorisés par opérateur.
Huawei exclu dans de nombreux pays pour la 5G, sauf en France
Dans son entretien, Bruno Le Maire justifie la décision de la France d’écarter le plus possible Huawei comme équipementier pour les opérateurs, sans totalement l’exclure pour autant.
La France adopte ainsi une position différente des Etats-Unis et du Royaume-Uni, qui ont tous deux décider d’interdire Huawei sur leur territoire pour la construction d’antennes 5G.
Le géant de la tech chinois a également été interdit à Singapour, en Italie et en Australie. Dans ces pays, les opérateurs nationaux ont le choix entre Nokia et Ericsson pour obtenir les équipements nécessaires à la construction d’antennes 5G.
“Nous protégeons nos intérêts de sécurité nationale”
L’argument principal avancé par le ministre de l’Economie est la défense de la sécurité nationale. Sécurité nationale jugée sensible sur certaines parties du futur réseau 5G.
5G : Il n’y aura “pas d’interdiction globale de Huawei en France”, indique Bruno Le Maire, ministre de l’Economie pic.twitter.com/4N8k3kpLS1
— franceinfo (@franceinfo) July 21, 2020
Bruno Le Maire souhaite insister sur le fait que le gouvernement de Macron n’envisage aucunement d’exclure le constructeur chinois de la 5G : “Nous n’interdisions pas à Huawei d’investir sur la 5G“.
Le ministre va plus loin en avançant : « J’ai eu longuement hier le vice-premier ministre chinois au téléphone et j’ai eu l’occasion de lui rappeler la position qu’a définie le président de la République, qui est la position française. Il n’y a pas en France de discrimination à l’encontre de quelque opérateur que ce soit. »
La France veut donc respecter les mesures mises en place par Guillaume Poupard, le Directeur Général de l’Anssi (Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information), qui est de protéger au mieux la sécurité de la France. Le DG avait d’ailleurs annoncé ce lundi : “les opérateurs qui n’utilisent pas Huawei, nous les incitons à ne pas y aller“.
Orange n’est pas autorisé à collaborer avec Huawei
Dans ses premières autorisations, l’Anssi a autorisé Bouygues à travailler avec tous les équipementiers disponibles. SFR a également reçu des autorisations, mais celles-ci restent encore inconnues.
Seul Orange n’a le droit de collaborer qu’avec un nombre restreint d’équipementiers : Nokia et Ericsson. L’opérateur historique aurait lui-même refusé de faire affaire avec le géant chinois, selon la Tribune.
Les tensions montent entre Huawei et les équipementiers européens
Ce mardi, le Wall Street Journal a partagé une information selon laquelle la Chine menacerait les équipementiers Nokia et Ericsson de quitter le pays. L’article évoque des mesures de rétorsion mises en place par la Chine.
Bien que ces menaces se multiplient, le pays de Huawei n’a mené aucune action pour le moment. Par sécurité, Nokia et Ericsson planchent sur des solutions en cas d’interdiction d’œuvrer sur le territoire chinois.
> Voir cette actu en détail : Nokia et Ericsson dans le viseur de la Chine si l’Europe décide de bannir Huawei