Les commerces dits “non essentiels” ont dû fermer leurs portes depuis le début de ce reconfinement, le vendredi 30 octobre. Mais Amazon, lui, compte bien maintenir le Black Friday. Et pourtant le géant du e-commerce ne semble pas fermé à l’idée de devoir annuler l’événement cette année en France, qui doit normalement avoir lieu le vendredi 27 novembre.
Amazon est dans le viseur des commerçants mais aussi dans celui des politiques qui dénoncent une inégalité de traitement entre commerces physiques et sites de e-commerce.
La maire de Paris, Anne Hidalgo, a par exemple affirmé que la plateforme représentait “la mort de nos librairies et de notre vie de quartier” tandis que le secrétaire d’état au numérique, Cédrid O, demandait aux français de préférer les sites de e-commerces français plutôt qu’Amazon.
Le Black Friday aura-t-il lieu ?
Alors que la date du Black Friday approche à grands pas, l’événement commercial pourrait ne pas avoir lieu cette année.
Et pourtant le directeur général d’Amazon France, Frédéric Duval, interrogé ce jeudi sur BFMTV, a exprimé son envie de maintenir l’opération. “J’ai très envie qu’il y ait un Black Friday sur Amazon à la fin du mois de novembre. C’est un moment où les Français font des économies. C’est un moment où les Français préparent Noël et je ne vois pas pourquoi on priverait les Français de cette fête de promotion. Je ne vois pas pourquoi on priverait les entrepreneurs français et les fournisseurs français de cette manne qui est celle du Black Friday” a-t-il expliqué sur BFMTV.
Mais le patron d’Amazon France a tout de même ajouté “On verra, nous verrons par la suite” ce qui peut laisser entendre que l’événement commercial ne soit pas sûr à 100% et soit peut-être même annulé… Il faut rappeler que la ministre déléguée chargée de l’industrie, Agnès Pannier-Runacher, demandait il y a quelques jours au site de e-commerce de suspendre sa campagne de communication sur le sujet. Ce que s’était empressé de faire Amazon.
Mais du côté du Conseil National des Centres Commerciaux, il faut aller plus loin que ça et c’est pourquoi il demande l’interdiction immédiate du Black Friday, la réouverture de tous les commerces physiques le 15 novembre pour “sauver la saison de Noël”, mais encore la taxation massive de tous les reports opportunistes de chiffres d’affaires vers le e-commerce pendant le confinement, et la redistribution aux commerçants physiques de cette ressource fiscale.
“Ces prédateurs [les plateformes internationales de l’e-commerce] prospèrent sans pratiquement payer d’impôt, en détruisant les emplois […] et polluent les villes avec leurs camionnettes de livraison, leurs emballages et suremballages, en pratiquant un dumping et des ventes à perte en permanence”.
Communiqué de presse du Conseil National des Centres Commerciaux, 30 octobre 2020