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C’est confirmé : Google peut garder Android et Chrome

L’annonce tant attendue est tombée : Google ne sera pas contraint de se séparer de ses produits phares Chrome et Android. Toutefois, le géant de la tech devra renoncer à certaines pratiques jugées anticoncurrentielles.

Une décision moins sévère que redoutée

Alors que le Département de la Justice américain (DoJ) plaidait pour des mesures radicales, y compris la vente forcée de Chrome ou d’Android, le juge Amit Mehta a rejeté ces propositions. Selon lui, ces actifs n’ont pas directement servi à imposer de restrictions illégales. Résultat : Google conserve son écosystème, évitant ainsi une reconfiguration de son modèle économique.

Alphabet, maison mère de Google, a vu ses actions bondir de plus de 6 % à la suite de cette annonce, signe du soulagement des marchés face à un jugement jugé relativement clément.

Fin des accords d’exclusivité

Le jugement impose toutefois des restrictions strictes. Google ne pourra plus conclure de contrats d’exclusivité concernant :

  • Google Search
  • Chrome
  • Google Assistant
  • L’application d’IA Gemini

Autrement dit, Google ne pourra plus forcer les fabricants de smartphones ou les développeurs de navigateurs à intégrer exclusivement ses services en échange de rémunérations.

Google pourra continuer à payer ses partenaires

Le tribunal n’a cependant pas interdit à Google de rémunérer ses partenaires pour favoriser la diffusion de ses produits. Le moteur de recherche reste donc autorisé à conclure des accords non exclusifs, comme celui qui le place par défaut sur les iPhones via Safari. Une décision qui permet à Google de préserver ses revenus publicitaires et à Apple de maintenir une manne financière estimée à plusieurs milliards de dollars annuels.

Une ouverture du marché imposée

L’un des points les plus importants du jugement concerne l’obligation pour Google de partager certaines données de recherche avec ses concurrents.

Un partage encadré

Le partage ne s’appliquera qu’aux données issues de l’index de recherche et aux interactions des utilisateurs — à l’exclusion des données publicitaires. Ce geste vise à “rompre avec les fruits d’actes d’exclusion”, selon les mots du juge Mehta, tout en protégeant la confidentialité des utilisateurs.

Les modalités de ce partage devront respecter des conditions commerciales “ordinaires” et compatibles avec les services de syndication actuels de Google.

Le poids croissant de l’intelligence artificielle

Le juge a reconnu que l’émergence rapide de l’intelligence artificielle, incarnée par OpenAI ou Perplexity, a “changé le cours de cette affaire”. L’objectif du tribunal n’était pas seulement de rétablir la concurrence dans la recherche, mais aussi d’empêcher que Google ne réplique ses tactiques monopolistiques dans le domaine en plein essor de l’IA générative.

Ce constat a incité la justice à adopter une approche moins radicale mais plus prospective.

Google maintient sa ligne de défense

Malgré cette relative victoire, Google a annoncé son intention de faire appel. Dans un communiqué, la firme a salué la reconnaissance par la justice de la transformation du secteur, tout en exprimant des inquiétudes sur les implications du jugement en matière de confidentialité et d’expérience utilisateur.

Les limites imposées à la distribution de nos services et l’obligation de partager nos données avec nos concurrents pourraient affecter la confidentialité et la qualité des services que nous offrons

Une jurisprudence suivie de près dans la tech

Ce verdict était attendu avec fébrilité par tout le secteur technologique, car il pourrait influencer les nombreuses autres affaires antitrust en cours, notamment contre Apple, Amazon ou Meta.

Il marque également un précédent : pour la première fois depuis Microsoft en 2000, une entreprise technologique américaine est reconnue comme détentrice d’un monopole illégal sur un marché clé — celui de la recherche en ligne, que Google domine à plus de 90 %.

La suite du combat judiciaire

Si la page du procès sur la recherche semble se tourner, Google n’en a pas fini avec les régulateurs. Un autre procès majeur concernant son activité publicitaire est prévu, où l’entreprise est également accusée de pratiques anticoncurrentielles.

L’issue de cette nouvelle bataille pourrait une fois de plus remettre en question l’emprise du géant sur les leviers clés de l’économie numérique.

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