Une demande inédite a été faite de la part de la Commission européenne en ce contexte de crise sanitaire. En effet, la CE a demandé à un opérateur par pays européens, Orange pour la France, de partager les données de localisation de leurs clients dans un but de suivre les déplacements menés par les utilisateurs et de limiter la propagation du virus Covid-19.
A l’origine de cette demande se trouve Thierry Breton, le commissaire européen au marché intérieur, qui s’est directement rapproché de la GSMA — l’association réunissant près de 800 entreprises des télécoms et fabricants de smartphones — pour ce faire.
A l’issue de sa demande, huit opérateurs européens ont accepté de partager les données de localisation de leurs clients avec la Commission, dont Orange pour la France, selon Reuters.
Une demande qui respecte les principes de la RGPD
La CE a souhaité rassurer les opérateurs et surtout les utilisateurs de smartphones en évoquant que ces données de localisation seront agrégées par ville et anonymisées, et ne seront communiquées qu’à la Commission.
En aucun cas ces données seront utilisées pour localiser un individu mais seront collectées afin d’étudier les flux et les regroupements de personnes, dans un but de limiter la propagation du Covid-19.
Cette action ne servira pas à contrôler si les personnes sortent de chez elles avec ou sans dérogation de déplacement, car il est impossible pour les opérateurs de déterminer les personnes devant travailler en dehors de chez elles et ayant ainsi l’autorisation de se déplacer quotidiennement (personnel médical, employés de supermarchés, pharmacies, etc…).
La Commission européenne souhaite que cette mesure exceptionnelle permette de mesurer l’effet du confinement sur la propagation du virus et d’anticiper le pic épidémique, attendu pour ce week-end.
“La Commission devra clairement définir l’ensemble de données qu’elle souhaite obtenir et assurer la transparence vis-à-vis du public, afin d’éviter tout malentendu. Je veux insister sur le fait qu’une telle solution doit être considérée comme extraordinaire“
Contrôleur européen de la protection des données / dans une lettre que Reuters s’est procurée
Le PDG d’Orange, Stéphane Richard, s’est exprimé à ce sujet sur Europe 1 : “Le but c’est de savoir comment les moyens hospitaliers doivent être redimensionnés et répartis.”
Car lors de la mise en place du confinement, de grand flux migratoires ont été observés en France, avec notamment la population de la région parisienne qui a chuté de 20% et celle de l’Île de Ré qui a augmenté de 30%, selon M. Richard. Ce dernier en a profité pour insister sur le fait que le but n’est pas de pister les utilisateurs.
En plus d’Orange, les opérateurs qui ont accepté de partager les données de localisation de leurs clients sont :
- Telenor pour la Norvège
- Telia pour la Suède
- Deutsche Telekom pour l’Allemagne
- A1 Telekom pour l’Autriche
- Telefónica pour l’Espagne
- Telecom Italia pour l’Italie
- Vodafone