L’arrivée de la 5G en France est de plus en plus compromise. Après l’annonce de l’Arcep, le régulateur des télécoms, concernant le report des enchères à juillet ou septembre 2020, les opérateurs réclament un nouveau report des enchères.
Si la 5G semble révolutionnaire, il s’agit avant tout d’un nouveau marché à exploiter pour Orange, SFR, Bouygues Télécom et Free, les quatre principaux opérateurs français. Orange avait d’ailleurs annoncé le premier forfait 5G pour ce mois-ci, mais cela sera pour plus tard.
Après Bouygues Télécom, c’est au tour de SFR de demander au gouvernement un nouveau report des enchères 5G, sans doute en raison de la crise sanitaire actuelle qui ne permettrait pas un déploiement optimal.
Bouygues demande un report des enchères, le gouvernement refuse
Le 23 mai dernier dans une tribune dans le Figaro, le PDG du groupe, Martin Bouygues, a fait une demande de report des enchères pour l’attribution des antennes 5G auprès du gouvernement.
Le PDG indique que selon lui, la 5G n’est pas une technologie mature pour le moment et qu’il serait préférable de repousser son arrivée en France.
“On peut prendre quelques mois pour expliquer et entendre, plutôt que de passer en force.”
Martin Bouygues dans sa tribune dans le Figaro, 23 mai 2020
Il évoque également que pour son entreprise, la 5G n’est pas une priorité, et souhaiterait que les enchères soient reportées d’ici à la fin d’année ou bien début 2021.
Mais cette demande a été refusée par le gouvernement quelques jours après. La Secrétaire d’État auprès du Ministre de l’Économie et des Finances Agnès Pannier-Runacher indique que la 5G est une priorité pour le gouvernement.
“On va regarder ça de très près mais je ne suis pas totalement convaincue par les arguments qui sont déployés.”
Agnès Pannier-Runacher, Secrétaire d’État auprès du Ministre de l’Économie et des Finances
SFR fait une nouvelle demande de report
Et cette semaine, l’opérateur au carré rouge a rejoint Bouygues Télécom et fait à son tour une demande de report des enchères 5G. Son PDG, Grégory Rabuel, s’interroge au Figaro : “Avons-nous besoin de la 5G à court terme ? Ce n’est pas sûr. D’abord la 4G et la fibre.“
Pour SFR, il convient de repenser l’agenda concernant la 5G, afin d’intégrer équitablement les déploiements 4G et la fibre. Pour rappel, les opérateurs ont jusqu’à 2022 pour convertir l’ensemble de leurs sites 2G et 3G en sites 4G. L’arrivée de la 5G pourrait retarder ce projet et même ralentir les déploiements de la fibre.
L’opérateur tient également à préciser qu’il faudra mettre un place une “vraie 5G”. Selon Rabuel “si un opérateur lance la 5G simplement en utilisant les fréquences 700 MHz, ce serait scandaleux.” En effet, ces fréquences sont très largement utilisées par Free sur ses antennes 4G, et bien qu’elles soient en mesure d’accueillir la 5G, il ne s’agirait pas de la vraie 5G… Comprenez-vous ? Parfait, poursuivons.
Malgré ces demandes, aucun autre report que celui effectué par l’Arcep n’a été mis en place. Mais il se pourrait que les enchères se tiennent plus tard que prévu, repoussant ainsi l’arrivée de la 5G pour les consommateurs.