La 5G, ce n’est pas une priorité pour l’opérateur. Son PDG Martin Bouygues déclarait déjà tout récemment qu’il réclamait le report des enchères pour que les opérateurs se partagent les fréquences 5G. Mais le gouvernement avait refusé ce report des enchères.
> 5G : Bouygues et SFR veulent décaler son déploiement
Maintenant, Bouygues Télécom continue de vouloir freiner le déploiement du réseau, qui “ne va rien changer avant 2023” selon son président. L’opérateur s’est expliqué devant une commission au Sénat ce mercredi, et avance différents arguments. Mais cela pourrait venir de son incertitude vis-à-vis du matériel de l’équipementier chinois Huawei.
Aucune urgence à déployer la technologie 5G
Bouygues Télécom a affirmé devant la commission au Sénat qu’il n’y a vraiment aucune urgence à déployer la technologie 5G, étant donné que les appareils pouvant l’utiliser vont encore mettre du temps à arriver.
Olivier Roussat, le président de Bouygues Télécom, a expliqué que la 5G n’allait rien changer : “Cela va donner une vitesse un poil plus rapide, (…) mais il n’y aura aucune évolution dans la première partie de la 5G entre maintenant et 2023”. Et d’ajouter : “Tous les services dont on nous parle qui vont révolutionner l’industrie arriveront en France en 2023.”
Parmi les autres arguments avancés, le directeur général adjoint Didier Casas, aurait aimé que l’Anses apporte ses conclusions sur les effets sanitaires de la 5G. Le PDG Martin Bouygues quant à lui, a estimé qu’un grand débat public devrait avoir lieu avant les enchères, estimant que les réactions des français sont de plus en plus négatives.
Bouygues Télécom pourra-t-il utiliser le matériel de Huawei ?
Mais l’opérateur avancerait tous ces arguments plutôt pour gagner du temps, selon certains observateurs. Le matériel de l’équipementier chinois Huawei pourrait en effet être exclu de l’infrastructure télécom française.
Notons également que Bouygues Télécom attend la réponse de l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (ANSSI) qui lui permettra de savoir s’il pourra utiliser le matériel de Huawei ou non. Si cette réponse est négative, l’opérateur a affirmé qu’il exigera un dédommagement pour effectuer le remplacement de toutes ses installations 4G qui ne seraient pas compatibles avec la 5G.
La proposition d’un New Deal 2
L’opérateur a également proposé un New Deal 2 pour faire suite au New Deal Mobile, qui définit les engagements des opérateurs pour accélérer la couverture mobile des territoires.
L’objectif ? Terminer une couverture 4G intégrale de la France, contre une réduction sur le prix des enchères 5G. Une menace déguisée en proposition que le gouvernement a tout de suite écarté. L’opérateur a alors répondu ne vouloir faire aucun effort de déploiement 4G dans ces conditions. Il reste donc décidé à freiner l’arrivée de la 5G en France tant qu’il n’obtient pas les fonds escomptés.
> Sur le même sujet : 5G : les premières offres prévues en décembre