Décidément, l’application de contact tracing StopCovid ne rencontre pas le succès espéré. Le Premier ministre le reconnaît lui-même.
Pour rappel, StopCovid a pour objectif de rechercher des contacts et d’avertir d’une éventuelle transmission avec une personne contaminée par le Covid 19. L’app sur smartphone a été lancée sur les Play Store et l’App Store le 2 juin mais les résultats ne sont pas très réjouissants pour le gouvernement français.
StopCovid n’enregistrait seulement qu’entre 2 et 2,5 millions de téléchargements à fin juillet, soit moins de 4% des français. Et un récent décompte de la Direction générale de la santé (DGS) donne le chiffre de 2,3 millions de téléchargements. D’ailleurs, nombreuses sont les personnes à l’avoir désinstallée sans même l’avoir utilisée sur leur téléphone. Ensuite ce ne sont que 1514 personnes qui ont signalé un diagnostic positif, et 93 notifications de contact à risque…
StopCovid n’est pas l’outil majeur de lutte pour le Premier ministre
C’est même le Premier ministre Jean Castex qui déclarait sur France Inter que l’application “n’a pas obtenu les résultats” escomptés dans la lutte contre la propagation du virus. Il a ajouté : “nous savions que tester grandeur nature pour la première fois de tels outils dans le cas de cette épidémie serait particulièrement difficile” et “nous ne sommes pas le seul pays à faire ce même constat”. Jean Castex a poursuivi sur le micro de France Inter que “ce n’est pas l’outil majeur de lutte” contre le coronavirus.
.@JeanCASTEX : “StopCovid n’a pas obtenu les résultats que l’on en espérait, peut-être par défaut de communication. En même temps, nous savions par avance que tester grandeur nature un tel outil serait particulièrement difficile.” #le79inter pic.twitter.com/Tdkn9Loiti
— France Inter (@franceinter) August 26, 2020
StopCovid avait déjà été vivement critiquée avant même son lancement, sur l’application française en elle-même et son manque d’efficacité, mais aussi sur la société de surveillance qu’elle implique.
StopCovid est perçue comme un caprice technologique
Sur Public Sénat, la sénatrice socialiste Marie-Pierre de la Gontrie a d’ailleurs avoué que le gouvernement avait échoué avec cette application : “nous avons manqué de clairvoyance. L’outil n’était évidemment pas prêt. Et, désormais, les chiffres le prouvent”.
“Nous sentions bien que l’outil n’était pas prêt, que le cahier des charges n’était pas atteint. Et il y avait aussi une vraie inquiétude sur le traçage et le respect des données personnelles.”
Marie-Pierre de la Gontrie
La sénatrice fait d’ailleurs le souhait d’auditionner Cédric O, le secrétaire d’Etat à la transition numérique qui est derrière StopCovid, pour connaître les raisons de cet échec, mais également pour savoir combien cela coûte à l’Etat français : “Quand est-ce qu’on arrête et, surtout, combien ça coûte à l’État ? Lui évoque plusieurs centaines de milliers d’euros en coût de fonctionnement. Ce n’est pas rien comme montant, et en même temps très flou. Nous avons besoin de transparence sur cet outil qui m’apparaît aujourd’hui comme un caprice technologique”.
Alors que les cas de contamination au coronavirus repartent à la hausse et que l’arrivée d’une potentielle seconde vague se profile en France, ce ne sera très certainement pas l’application StopCovid qui pourra – du moins en l’état – être utile pour endiguer la pandémie.