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5G : un lourd impact sur l’empreinte carbone du numérique selon le Haut conseil pour le climat

Un nouveau rapport vient d’être publié par le HCC et il se montre critique vis à vis de l’impact carbone de la 5G, avec des effets néfastes sur l’environnement et une augmentation des émissions de gaz à effet de serre.

Le président du Sénat avait saisi le Haut conseil pour le climat (HCC) en mars 2020 pour évaluer l’impact carbone du cinquième standard de téléphonie mobile. Le 19 décembre 2020, le HCC a donc publié son rapportMaîtriser l’impact carbone de la 5G“, dans lequel il estime que le déploiement de la 5G pourrait ajouter entre 2,7 et 6,7 millions de tonnes équivalent CO₂ à l’empreinte carbone du numérique, d’ici 10 ans.

Rappelons que les blocs de fréquences ont été vendus aux enchères aux opérateurs au mois de septembre par le gouvernement français. Le déploiement de la 5G commence petit à petit en France et déjà les premiers forfaits mobile ont été lancés par Orange, SFR, Bouygues Telecom, Free mais également RED, B&You et Coriolis.

Pourtant certaines mairies ouvrent des moratoires citoyens sur la 5G, et les écologistes se montrent assez sceptiques par rapport à ce nouveau réseau. Une soixantaine d’élus avaient même demandé à décaler le déploiement à 2021, justifiant le manque d’études et l’absence de consultation publique.

Un impact carbone conséquent

Le Haut conseil pour le climat est un organisme indépendant composé d’experts et de scientifiques, qui a été créé l’année dernière pour émettre des avis et recommandations afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre dans l’Hexagone. Il avait été saisi en début d’année par le Sénat pour évaluer l’impact carbone de la 5G. D’après le HCC qui vient de rendre son rapport, ce réseau sera responsable d’un surplus d’émissions en France situé entre 2,7 et 6,7 millions de tonnes équivalent CO₂ à l’échéance 2030.

Comme il fallait s’y attendre, les opérateurs ont directement répondu à ce rapport, comme le directeur de la technologie et de l’innovation d’Orange, qui a déclaré aux Echos que le HCC prenait “des hypothèses très agressives sur la hausse du trafic ou du nombre d’objets connectés” et qu’il ne prenait en compte “aucun des effets positifs attendus de la 5G sur les autres secteurs d’activité : le transport, l’industrie, le bâtiment”. Les opérateurs estiment en effet que la 5G permettra de limiter les GES, ce réseau étant 10 fois plus efficace que la 4G selon eux, en termes d’énergie.

Des effets rebonds sont à craindre

Mais le Haut conseil pour le climat estime pour sa part que “Le déploiement de la 5G peut induire des émissions directes (construction et déploiement des infrastructures) ou indirectes par effet rebond (mise à disposition de nouvelles infrastructures, terminaux et services pour les usages de la 5G, qui génèrent des émissions de GES pour leur fabrication et leur utilisation)”.

Il faut noter également que l’empreinte carbone du numérique s’élève aujourd’hui en France à environ 15 millions de tonnes équivalent CO₂ par an, et cela représente 2% de l’empreinte totale. Et c’est à cette empreinte carbone que la 5G ajoutera entre 2,7 et 6,7 millions de tonnes équivalent CO₂ à l’horizon 2030, d’après le rapport du HCC.

Selon l’intensité du déploiement, l’impact carbone de la 5G pourrait ajouter entre 2,7 Mt éqCO2 et 6,7 Mt éqCO2 en 2030 à l’empreinte carbone du numérique, dont 1,8 Mt éqCO2 à 4,6 Mt éqCO2 provenant des émissions importées, et 0,8 Mt éqCO2 à 2,1 Mt éqCO2 provenant de l’augmentation de l’utilisation d’électricité en France.”

Communiqué du HCC, 19 décembre 2020

Par ailleurs, le rapport explique qu’un quart des émissions de la 5G seront liées à l’utilisation des terminaux et des réseaux. Plus de la moitié des GES émis sera liée au renouvellement anticipé des smartphones et objets connectés qui seront compatibles à la 5G.

Le reste concernera la fabrication et l’installation des nouveaux équipements réseaux et des centres de données, et les émissions se feront donc en grande partie à l’étranger. Et cela pose problème puisque le Haut conseil pour le climat rappelle que les émissions importées ne disposent d’aucune stratégie ou de mécanisme de réduction.

rapport HCC
L’empreinte carbone du numérique selon plusieurs variantes de déploiement et non-déploiement de la 5G – Source : Rapport HCC

Les recommandations du HCC

Le HCC émet alors plusieurs recommandations afin de maîtriser l’impact carbone de la 5G :

  • Éclaircir les enjeux climatiques en amont du déploiement de technologies telles que la 5G
  • Imposer la maîtrise de l’empreinte carbone aux opérateurs disposant de fréquences 5G
  • Tenir compte des effets sur la demande d’électricité et de ses implications pour le système européen d’échange de quotas d’émissions
  • Agir sur les émissions importées liées au numérique par l’offre d’équipements
  • Informer, sensibiliser et responsabiliser les usagers, les particuliers et les entreprises aux bonnes pratiques qui évitent le gaspillage ou l’utilisation disproportionnée d’énergie associée aux services numériques.

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  1. int grant les effets de la technologie sur les consommations nerg tiques des op rateurs, mais aussi les effets induits sur la fabrication et sur le renouvellement des terminaux, ainsi que les impacts sur les consommations des data centers

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