En début d’année, Huawei avait annoncé l’arrivée de deux solutions en guise de remplacement aux services et applications Google : les Huawei Mobile Services et l’AppGallery. Cette dernière vient remplacer le Play Store et permet aux utilisateurs de télécharger de nombreuses applications.
La marque chinoise a communiqué pour la première fois les chiffres concernant son catalogue d’applications maison, lors d’une conférence en ligne durant l’IFA 2020 de Berlin. Et comme le rapporte Les Echos, ces chiffres sont très prometteurs malgré la période difficile que traverse la firme.
En effet, malgré les sanctions imposées par les Etats-Unis et l’interdiction de nombreux pays pour déployer ses antennes 5G, Huawei parvient à séduire de nombreux consommateurs européens avec l’AppGallery en totalisant 33 millions d’utilisateurs sur le vieux continent.
L’AppGallery rencontre un franc succès en Europe
En mai 2019, le gouvernement Trump a interdit à toute entreprise américaine de collaborer avec le constructeur chinois. Un an plus tard, Trump a décidé de prolonger ces sanctions jusqu’en mai 2021. En d’autres termes, Google n’a plus la possibilité depuis plusieurs mois de proposer ses services sur les nouveaux smartphones Huawei.
Mais la marque est parvenue à trouver une solution pour palier ce manque : l’AppGallery. Il s’agit du catalogue d’applications développé par Huawei. Et ce dernier est parvenu à rassembler 460 millions d’utilisateurs dans le monde. La firme se félicite essentiellement sur le nombre important d’utilisateurs européens. Le patron Europe de la branche grand public Walter Ji a annoncé que l’AppGallery revendiquait 33 millions d’utilisateurs en Europe.
Selon la source, Huawei aurait attendu avant de communiquer les chiffres sur son catalogue d’apps pour montrer le réel engouement que celui-ci dégage, et montrer sa force.
Des chiffres à prendre avec des pincettes
Le journal Les Echos tient à souligner que les chiffres communiqués par Huawei sont toutefois à prendre avec des pincettes. Leur véracité n’est pas mise en doute, mais il est impossible de comparer ces résultats avec ceux du Play Store de Google et de l’App Store d’Apple. Ces derniers ne communiquent pas les chiffres concernant leur catalogue d’applications, même s’il est fort probable que le nombre d’utilisateurs européens se compte en centaines de millions d’utilisateurs.
De plus, Huawei n’a pas communiqué de nombreuses mesures importantes pour justifier la qualité et le succès d’un produit face à un autre.
« Quel est le taux de téléchargement des applications dans l’AppGallery ? Quelles sommes des revenus de l’AppGallery sont reversées aux éditeurs ? Quelle proportion des applis est utilisée un mois après avoir été téléchargée ? De grandes marques nous demandent si c’est intéressant mais hésitent encore à y aller »
Thomas Husson, analyste chez Forrester
Les puces Kirin absentes de l’intervention de Huawei
Le constructeur chinois a pour habitude d’évoquer les prouesses réalisées par ses processeurs Kirin. Mais cette année, Walter Ji n’en a absolument pas parlé.
Huawei a préféré miser sur ce qui forge sa réussite et ne pas aller sur ce terrain. Et cela peut se comprendre : il y a quelques semaines, la firme annonçait que son stock de puces se réduisait drastiquement, jusqu’à être épuisé. Ce manque de stock est le résultat direct des sanctions américaines empêchant Huawei de se fournir auprès d’équipementiers comme MediaTek ou Qualcomm.
La marque chinoise n’a pas non plus évoqué de solutions alternatives face à cette impasse. Mais selon l’analyste Ming-Chi Kuo, Huawei pourrait abandonner le marché des smartphones temporairement s’il ne trouve pas de recours face au non-approvisionnement en puces à court terme.